Construit en bois d'ingénierie, le nouvel immeuble de Fondaction, situé sur le boulevard Charest, n'a pas de pareil en Amérique du Nord.
Photo:Le Soleil, Jocelyn Bernier
(Québec) Le maire de Québec, Régis Labeaume, croyant les immeubles institutionnels ou commerciaux à ossature de bois plus chers que ceux en béton ou en acier, se fait river son clou par le président du fonds d'investissement Fondaction de la CSN, Léopold Beaulieu, qui jure: «M. le maire, ils ne sont pas plus coûteux.»
Grâce au bois, pas besoin de garnir les plafonds, les poutres et les poteaux.
Le Soleil, Jocelyn Bernier
Enthousiasmé par la facture de l'édifice et les attributs architecturaux du bois, Régis Labaume a dit que la Ville entend, en matière de construction, prendre ce virage et était même prête, à cette fin, «à payer plus cher».
«Non», a objecté le leader de Fondaction. Si la coquille, ici, coûte plus cher que le béton ou l'acier, l'aménagement intérieur est à moindre coût. Point n'est besoin, par exemple, de garnir les plafonds, les poutres et les poteaux. «L'un dans l'autre, le prix n'est donc pas plus élevé», a-t-il rappelé.
«Par ailleurs, un plus grand nombre de gicleurs automatiques remédie potentiellement à l'inflammabilité du matériau», déclare au Soleil Paul Lhotsky, de la société d'ingénierie Civelec Consultants, spécialisée en protection contre les incendies et conseillère, en cela, auprès de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
L'or vert
Robert Beauregard, doyen de la faculté de foresterie, géographie et géomatique de l'Université Laval et président «bénévole» de la Coalition Bois Québec qui coordonne la Journée du matériau bois, décompte 980 mètres cubes de bois - réunis en 640 pièces - dans ce bâtiment de 6000 mètres carrés qui, outre Fondaction, abritera des organismes à portée économique tels Filaction, la Caisse d'économie solidaire Desjardins de Québec, Bâtirente, le CLD de Québec aussi bien que le Fonds d'action québécois pour le développement durable.
Le bois de l'immeuble, précise l'universitaire, séquestre déjà 900 tonnes de CO2, alors qu'il n'a donné lieu, depuis sa récolte en forêt jusqu'à son installation boulevard Charest, qu'à la production de 175 tonnes de CO2 par opposition à son équivalent mécanique en béton qui, lui, en aurait engendré 625 tonnes. D'où une «économie» de 1350 tonnes de gaz à effet de serre.
«Ce qui est l'équivalent des émanations de 270 voitures en un an», dit-il. Tout en plaidant que le bois est «l'or vert de demain».
Lire l'article de Gille Anger publié dans le Soleil du 12 mai 2010 (Cyberpresse)