Le nombre de travailleurs forestiers sur la Côte-Nord risque d'être insuffisant quand la reprise économique remettra l'industrie sur ses rails.
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(Baie-Comeau) Traverser la pire crise de son histoire ne sera peut-être pas le plus grand écueil qu'aura à franchir l'industrie forestière de la Côte-Nord. Celui de la pénurie de main-d'oeuvre risque d'être un défi au moins aussi difficile à relever.
C'est pourquoi le Comité sectoriel de main-d'oeuvre des industries de la transformation du bois (CSMO Bois) a établi un diagnostic sur le personnel de l'industrie forestière régionale, comme il l'a fait pour 14 autres régions du Québec. Il a aussi préparé un plan d'action pour pallier cette pénurie qui risque de compromettre des projets d'expansion ou de diversification quand la reprise économique sera de retour.Il y a cinq ans, au début de la crise, 5000 personnes vivaient de la forêt sur la Côte-Nord. Aujourd'hui, elles sont moins de 2500. «Il y a une lumière qui pointe au bout du tunnel, mais bon nombre de travailleurs forestiers ont délaissé le métier ou ont été reclassés ailleurs et il n'y a pas foule pour occuper les emplois», a lancé le directeur régional d'Emploi-Québec, Réginald Caron.
Le plan d'action du comité sectoriel cherchera donc à rendre les emplois forestiers plus attrayants en valorisant les métiers associés à ce secteur et en améliorant les compétences des travailleurs. De leur côté, ces derniers ont indiqué lors de l'enquête du comité vouloir travailler avec des équipements plus performants et profiter d'un meilleur environnement de travail.
La part des entreprises
Les entreprises doivent aussi faire leur part dans ce plan, notamment en n'ayant pas peur d'innover afin de se créer une niche particulière. «Entre les scieries conventionnelles et les usines de papier journal, il y a tout un monde à conquérir», a imagé Réjean St-Arnaud, directeur général du CSMO Bois, qui voit une importance majeure à mousser le bois comme matériau d'avenir. «Mais pour ça, il faudra qu'on soit convaincu et convaincant», a-t-il ajouté.
Les compagnies qui travaillent en forêt ont aussi changé leur fusil d'épaule en ce qui concerne leur personnel. Ils tiennent davantage à bien le former et à le retenir, selon M. St-Arnaud. «Contrairement à ce qui existait avant, les employeurs du domaine forestier considèrent leur main-d'oeuvre comme étant aussi importante que la matière première.»
De nombreux partenaires locaux font partie du comité de mise en oeuvre de ce plan d'action et participeront à son financement. Le plan disposera d'un horizon de trois ans pour mettre en place des «actions efficaces et coordonnées de consolidation et de dynamisation du secteur», selon M. St-Arnaud.
Lire tout l'article de Steeve Paradis paru dans le Soleil du 31 mai 2010