D’abord, la foresterie se subdivise en trois grands secteurs d’activités : la culture des arbres, la récolte des arbres mûrs et la transformation des arbres en produits forestiers. La crise touche directement le troisième secteur soit la transformation. Toutefois, ce ralentissement a des répercussions sur les deux autres secteurs.
Le diplôme d’études collégiales (DEC) en aménagement forestier vise à former des technologistes forestiers spécialisés dans le premier secteur soit la culture des arbres et, dans une moindre mesure, dans le deuxième secteur, la récolte des arbres mûrs. Voilà pourquoi la profession est moins touchée par la crise car le gouvernement du Québec a investi des milliards de dollars dans la culture des forêts et, indépendamment de la crise, il doit veiller à protéger son investissement. Le mandat principal du diplômé en aménagement forestier est de veiller à cet entretien.
Un deuxième facteur qui vient expliquer le taux de placement de 100 % en période de crise est le faible nombre de nouveaux diplômés au Québec. Grossièrement, on peut estimer le taux de nouveaux diplômés en aménagement forestier à environ 40 au printemps 2009 et environ 30 au printemps 2010. Pendant cette période, de nombreux technologistes forestiers formés dans les grandes vagues du début des années 70 vont prendre leur retraite. Tous les acteurs du milieu forestier sont d’accord pour affirmer que la pénurie de diplômés va s’amplifier dès l’an prochain.
Quel est l’avenir de la foresterie au Québec?
Une nouvelle approche, visant à récolter des arbres tout en maintenant un paysage semblable aux paysages naturels issus des perturbations comme le feu et les épidémies d’insectes, sera mise en œuvre dès 2012. Cette approche mimant l’effet des perturbations naturelles est appelée aménagement forestier écosystémique et consiste à récolter les forêts mûres tout en respectant le dynamisme naturel des écosystèmes forestiers.
Ce virage est déjà intégré dans les cours du programme de DEC en technologie forestière du Cégep de Rimouski et les nouveaux technologistes forestiers peuvent analyser leurs actions en fonction de la faune, de l’eau, des paysages et des autres ressources.
Article de Claire Bérubé du Cégep de Rimouski, paru sur le site Vitrine du Bas-Saint-Laurent.org
