Photo: Louis Potvin
«La forêt va contribuer à la lutte contre les changements climatiques», assure Damien Côté, biologiste à la direction des affaires régionales du Saguenay-Lac-Saint-Jean du ministère des Ressources naturelles.
La stratégie d'aménagement durable des forêts du Québec représente un programme très audacieux pour le gouvernement du Québec. Une soirée d'information avait lieu hier à Saint-Félicien pour présenter les cinq grands défis liés à la mise en place du nouveau régime forestier en 2012.
«La forêt va contribuer à la lutte contre les changements climatiques. L'objectif est de réduire de 1,7 million de tonnes les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui représentera 15% de la cible que Québec s'est fixé», a dévoilé le biologiste Damien Côté de la direction des affaires régionales du Saguenay-Lac-Saint-Jean du ministère des Ressources naturelles.
C'est lui qui a présenté à la soixantaine de personnes les grandes lignes de cette stratégie en cinq volets divisés en seize orientations.
La volonté de Québec de promouvoir et faciliter l'utilisation du bois dans la construction non résidentielle se concrétise. Le ministère des Ressources naturelles se fixe comme objectif que 5 millions de mètres cubes de bois, soit 1 milliard de PMP, se retrouvent dans ce type de construction en 2014. Par contre, impossible de connaître la quantité utilisée en 2010.
La biomasse aussi
Québec souhaite aussi accroître l'utilisation de la biomasse forestière. L'objectif est d'en produire 1,5 million de tonnes en 2016. Cette cible permettra par le fait même de réduire l'utilisation des combustibles fossiles dans le chauffage institutionnel et commercial. L'accès à la ressource pour les usines de cogénération sera peut-être simplifié.
La stratégie d'aménagement durable des forêts du Québec prévoit d'accroître la productivité de la forêt en intensifiant notamment les travaux de sylviculture. Cette mesure nécessitera l'ajout de plusieurs dizaines de millions de dollars que le gouvernement a toujours hésité à investir dans le passé.
L'État souhaite aussi faire de la production intensive dans certains secteurs en utilisant des essences à croissance rapide. En clair, on veut maximiser les retombées économiques et générer de l'emploi. Ce qui devrait passer par la vente de matière ligneuse à sa juste valeur. Un principe qui se réalisera en partie par la mise aux enchères de 25% du bois. La façon de faire reste encore à élaborer.
L'ensemble de ces mesures se réalisera tout en tenant compte de la capacité de production et de régénération de la forêt, assure Damien Côté. Il n'y aura pas de surexploitation.
L'aménagement forestier ne sera pas négligé pour autant. Le réseau des aires protégées passera de 8 à 12%. Cet aménagement se fera en harmonie sans bouleverser les écosystèmes et en s'assurant de la protection d'espèces menacées comme le caribou forestier...
Lire la suite de cet article de Louis Potvin paru le 4 novembre 2010 dans Le Quotidien sur le site cyberpresse.ca