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vendredi 4 février 2011

Malgré les fermetures d'usines, on manque de travailleurs en forêt

Photo: Archives abitibiexpress.ca
Même si peu d'usines fonctionnent à l'heure actuelle, on manque de main-d'oeuvre en forêt.


Le Cégep ne pourra répondre à la demande:
Alors que des milliers de travailleurs attendent toujours de revoir les scieries reprendre pour de bon leurs activités, plusieurs postes dans d'autres domaines forestiers risquent de ne pas pouvoir être comblés, faute de diplômés.

L'entrée en vigueur, le 1er avril 2013, du nouveau régime forestier québécois, entraînera en effet un besoin croissant de technologues forestiers. Si l'on se fie aux données actuelles, le Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue ne pourra répondre à la demande.

«Pour l'année en cours, on retrouve 15 étudiants de première année dans notre programme de Technologie forestière. C'est quand même mieux que les 10 de l'an dernier et les 9 de 2008, qui comprenait en plus 3 Néo-calédoniens, mais on demeure loin des 60 que nous avons déjà accueillis dans les années 1980», a indiqué le coordonnateur du programme, Jacques Chabot.

La pénurie est déjà là:
Là où le bât blesse, c'est que la région manque déjà de techniciens forestiers et même simplement de travailleurs forestiers. «En 2009-2010, on s'est fait offrir 35 stages en alternance travail-études, et ce, sans vraiment faire de publicité pour notre programme. On avait seulement 12 étudiants prêts à y aller», a mentionné M. Chabot.

Selon lui, la relève est difficile à attirer principalement à cause des arrêts de production dans les usines de transformation et des fermetures qui se sont succédé au cours des dernières années.

«Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu'on a aussi besoin de main-d'oeuvre en aménagement forestier. Ce sera encore plus vrai avec l'entrée en vigueur du nouveau régime forestier, qui étendra à plus grande échelle l'aménagement en fonction des écosystèmes et devrait mettre en oeuvre un aménagement intensif dans certains secteurs ciblés», a-t-il fait valoir.

«Il y aura toujours de l'emploi en foresterie, car même si toutes les usines devaient passer dans des mains étrangères, on ne peut déménager la forêt.» - Jacques Chabot

On ne peut déménager la forêt:
En prévision de ces changements, le Cégep a d'ailleurs amorcé une mise à jour de son programme de Technologie forestière. La nouvelle mouture comprendra de nouveaux cours axés davantage vers les produits forestiers non ligneux, la faune, les relations avec les Premières Nations et les nouveaux produits tels que l'éthanol et les granules de bois. «Le tout devrait être prêt pour septembre 2012», a fait savoir Jacques Chabot.

Ce dernier manifeste d'ailleurs un optimisme prudent face à l'avenir. «Il y aura toujours de l'emploi en foresterie, car même si toutes les usines devaient passer dans des mains étrangères, on ne peut déménager la forêt. De plus, il ne serait pas rentable de transformer le bois hors du Québec. Et même si cela devait être le cas, il faudra quand même des travailleurs et des techniciens forestiers pour couper les arbres et veiller à la santé des forêts», a-t-il fait observer.
Lire cet article de Patrick Rodrigue paru le 13 décembre 2010 sur le site Abitibiexpress.ca