Photo: Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes
Le stade Chauveau (cette photo de 2009 le montre pendant sa construction) a une structure en bois, ce qui fait dire à la ministre Normandeau que la capitale est capable d'avant-gardisme.
(Québec) La ministre Nathalie Normandeau lance «un appel pressant» au maire de Québec pour l'utilisation de bois québécois dans la construction de son nouvel amphithéâtre. Soulignant la contribution de 200 millions $ de son gouvernement au projet, celle-ci estime qu'il s'agit d'un «must, un incontournable».
«Cet appel est pressant parce que notre gouvernement s'est imposé un devoir d'exemplarité avec notre stratégie d'utilisation du bois de février 2008. Compte tenu de notre aide substantielle pour l'amphithéâtre, on s'attend à ce que le maire puisse mettre en oeuvre le devoir d'exemplarité qu'on s'est imposé», a indiqué Mme Normandeau en entrevue au Soleil, lundi.
Début mars, Régis Labeaume s'est montré réticent à l'utilisation de bois, notamment dans la structure. «On ne prendra pas de chances. Si ça coûte plus cher en bois, on ne le fera pas en bois. Je me vois mal faire un amphithéâtre en bois. La structure en bois, s'il en existait ailleurs, je serais plus sécure, mais il n'y a pas beaucoup d'exemples», avait-il déclaré lors d'une entrevue à la radio. Quelques jours plus tard, il était revenu sur ses propos pour dire que le prix serait le principal facteur.
La ministre rétorque qu'il existe encore plusieurs mythes quant à l'utilisation de ce matériau. Selon elle, loin de coûter plus cher, le bois a au contraire des chances d'entraîner des économies grâce à ses meilleures propriétés thermiques que le béton et l'acier.
«Il y a un mythe qui dure et perdure comme quoi ça coûte plus cher recourir au bois. Cependant, il faut savoir qu'on fait des économies d'énergie importantes. En bout de ligne, les constructions reposant sur le bois se traduisent par des économies énergétiques, par des économies tout court.»
Mme Normandeau ajoute que «c'est une demande très réaliste. C'est loin d'être farfelu ce que notre gouvernement demande et ce que je demande au maire de Québec».
«Je n'ai pas l'intention, comme ministre des Ressources naturelles, de baisser les bras, de lâcher le morceau; compte tenu de l'envergure d'un pareil bâtiment, il faut absolument que notre futur amphithéâtre soit composé de bois.»
Reste que le gouvernement Charest n'en fait pas une condition sine qua non à son aide de 200 millions $. «On préfère procéder de façon incitative que de façon coercitive», a indiqué Mme Normandeau. Et d'ajouter : «Je suis confiante dans la capacité du maire Labeaume d'entendre le message que je lui livre et qu'il est sensible à cet appel compte tenu des propriétés esthétiques, énergétiques et environnementales liées au bois.»
Lire la suite de cet article de Pierre-André Normandin paru le 19 avril 2011 dans Le Soleil sur cyberpresse.ca