Denis Villeneuve
Le Quotidien
(Ferland-et-Boilleau) L'utilisation de biomasse forestière composée de cîmes et branches d'arbres dans le chauffage de grandes chaudières commerciales, industrielles et institutionnelles permettrait de produire de l'énergie électrique à un coût de trois cents du kilowattheure et ce, avant les investissements nécessaires à la conversion de certains équipements.
Toutefois, le contexte énergétique actuel fait en sorte qu'il y a encore loin de la coupe aux lèvres avant que la biomasse ne soit largement utilisée par un grand nombre de producteurs d'énergie.
Cette conclusion est celle tirée par la Coopérative forestière Ferland-et-Boilleau à la suite d'un travail de recherche mené dans le secteur de lac Pierre, à 15 kilomètres de Ferland-et-Boilleau, depuis trois ans dans le cadre d'un essai de récupération de la biomasse forestière et son utilisation comme combustible. L'expérience a été conduite en intégration avec les activités de récoltes de bois régulières.
Éric Rousseau explique que l'expérience menée depuis 2008 avec la collaboration de chercheurs de l'Institut de recherche en génie forestier et les Entreprises forestières Michel Simard a permis de mesurer la quantité de matière récoltée à l'hectare, l'étude des temps et mouvements pour récolter, broyer sur place et transporter la matière jusqu'à un client potentiel.
L'expérience a été conduite sur un parterre forestier composé d'une forêt mixte (feuillus et résineux) étalée sur 16,6 hectares. Selon M. Rousseau, la première surprise a été de constater qu'une masse de 87 tonnes métriques vertes (TMV) par hectare est disponible après que tous les arbres aient été ébranchés et étêtés. Avec les équipements disponibles, un volume de 38 TMV à l'hectare ont été récoltés et déplacés en bordure du chemin forestier, de sorte que 57 % de la matière a été laissée en forêt. «Nous avons récolté 626 TMV de biomasse et sur ce total, 604 TMV ont été broyées, ce qui représente 188 voyages de camion». L'opération de broyage a nécessité 42 h de travail au rythme de 14 tonnes à l'heure, ce qui est loin d'être efficace, avoue M. Rousseau puisque le double peut être atteint.
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