«Nous saluons l'initiative» du regroupement formé d'industriels, de syndiqués, d'universitaires, d'édiles et d'environnementalistes, a commenté Mélissa Filion.
«Mais nous invitons la Coalition à se positionner pour une meilleure gestion de la forêt au Québec», a enchaîné la directrice par intérim de Greenpeace Québec.
Plus tôt, la Coalition a donné une conférence de presse, à Montréal. Construire en bois constitue une façon de combattre les changements climatiques puisque l'utilisation du ciment génère quatre fois plus de gaz à effet de serre et que le recours à l'acier en produit huit fois plus, a plaidé l'écologiste Steven Guilbeault. Or, à peine 15 % des bâtisses commerciales, institutionnelles ou industrielles ont des structures en bois, a précisé Robert Beauregard, président de la Coalition et doyen de la faculté de foresterie de l'Université Laval.
Pour Mélissa Filion, l'argument environnemental est valable, mais «encore faut-il que l'exploitation forestière ne mette pas en péril des espèces menacées, par exemple, le caribou forestier. [En outre], le bois ne devrait pas provenir des dernières forêts intactes.»
Le directeur général de la Coalition, François Tanguay, est un ancien dirigeant de Greenpeace. Cela n'élimine pas la possibilité de conflits, a répondu Mme Filion. «Là où nous divergeons d'opinion [avec le regroupement], c'est sur l'idée que le bois est un matériau vert qu'il faut utiliser, coûte que coûte, contre les changements climatiques.»
La directrice de Greenpeace a rappelé l'envoi au premier ministre d'une lettre endossée par 500 scientifiques. «Face au Plan Nord, ils demandaient justement à Jean Charest de faire attention aux dernières forêts demeurées intactes.»
Article de Michel Corbeil paru dans Le Soleil le 16 septembre 2009.
Photo archives Le Soleil AP