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samedi 23 janvier 2010

Richard Robichaud: De technicien en pharmacie... à technologue forestier!

Par Richard Robichaud, technologue forestier
Promotion mai 2007
Avez-vous déjà un jour souhaité de changer radicalement votre vie dans une période de grande remise en question? Et bien, on dit souvent qu’il faut faire attention à ce que l’on souhaite, car il se peut fort bien que ça arrive…C’est exactement ce qui s’est produit pour moi en mai 2007.

À 34 ans, je retourne aux études en Technologie forestière! 
Originaire de la région métropolitaine, je suis arrivé à Québec par choix de vie au tournant du millénaire avec ma compagne. Au sortir de mon secondaire, pour remonter un peu le temps, disons que j’ai roulé ma bosse dans des métiers de tous genres: vendeur, commis d’entrepôt, soudeur, machiniste et finalement technicien en pharmacie d’établissement de santé de 1995 à 2007. Ancré dans une routine sans pareille et après avoir fait le tour de ma profession (pharmacie), blasé, et épuisé, j’ai commencé à regarder pour une solution à plus long terme. Ma complice de vie à l’époque, Sylvie, m’avait suggéré le programme de Technologie forestière, sachant fort bien que je suis plus du type «plein air» que du type «intérieur». En novembre 2003, je rencontre donc le coordonateur du département de foresterie de l’époque au Cégep de Ste-Foy, pour m’informer sur le programme en question.

Conciliation travail-famille-études
Très intéressé mais en même temps inquiet devant un tel contrat, (à 34 ans et n’ayant aucune expérience collégiale) je savais que je devais faire tous mes cours de base (français, philo, anglais, éduc) en plus de ma technique proprement dite. De plus, pour arriver financièrement, je devais garder mon emploi à raison de 4 jours semaine, chose qui est non seulement fortement déconseillée, mais au dire du coordonateur du département, seulement 2 ou 3 élèves avaient réussi à passer avec succès ce programme avec un tel horaire. Je prends alors la chose comme un beau défi et je décide de m’embarquer.
C’est là que la grande aventure commence…
Je débute donc à l’hiver 2004 en prenant une session de cours de base (français, philo, éduc, anglais) pour me mettre dans le bain. Mes cours de foresterie débutent à l’automne suivant. Toutefois, en travaillant de la sorte, je me devais d'alléger mes sessions et de consacrer mes étés à faire les autres cours de base requis dans le programme et ce, au prix de mettre de côté mes expériences de travail en foresterie durant la période estivale. Bref, le chemin a été assez tortueux merci, mais je dois dire qu’avec le support de ma compagne, de mes collègues de travail et de l’équipe d’enseignants, je me suis retrouvé en mai 2007 sans échec, avec mon diplôme en main et toute la fierté que vous pouvez imaginer! Pour moi, bien sûr, mais aussi pour mes proches qui avaient été témoins de tous mes efforts.
Cette expérience fût non seulement pour moi très enrichissante, mais des liens solides se sont créés au fil de ces trois années.

Une dernière année tumultueuse
L’année 2007 fût non seulement une année difficile mais une année charnière: séparation avec celle qui m’avait tant appuyé, départ de l'établissement de santé où je travaillais depuis longtemps, graduation, premier emploi en foresterie, et deux accidents de travail coup sur coup. Heureusement, j’ai eu la chance de travailler quelques jours comme technicien au Cégep où j’avais gradué. Pour moi, ce fût tout un honneur de me retrouver avec une équipe que j’avais tellement appréciée.

Vers un projet de vie en Gaspésie
Quelques mois plus tard, n’ayant aucune attache, je mis à exécution le projet que je caressais depuis toujours, celui de me rapprocher de Ma Gaspésie, coup de foudre et endroit de vacance des 15 années précédentes. J’ai été engagé dans un groupement forestier non loin de Rimouski, et j’ai même dû faire un saut dans un centre d’appels téléphoniques pour combler un manque à gagner. Disons que «l’ours» trouvait difficile le retour en cage!...je vous prie de me croire!!! 

Ma nouvelle passion: forestier chez Hydro-Québec en «maîtrise de la végétation»
Finalement, l’impasse connût son dénouement en mars 2009 de manière inopinée, inespérée… Le moral était à son plus bas au moment où j’ai été embauché par Hydro-Québec en «maîtrise de la végétation», emploi que je «cuisinais» depuis un an déjà. Notre équipe est composée de sept individus (un chef responsable, un responsable de site et cinq techniciens sur le terrain), et nous couvrons le plus grand territoire du Québec, soit l’est et le nord de la province, c’est-à-dire: le Bas St-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine.
Dans le secteur de Manic 3
Chez Hydro-Québec, en matière d’électricité, les trois principaux secteurs d’activités sont: La production (les centrales), le transport (les lignes à haute tension) et la distribution (les lignes en milieu urbain et boisé); je suis dans la dernière catégorie. En maîtrise de la végétation, les trois principales interventions sont: l’abattage des arbres dangereux, le déboisement en-dessous des lignes, et l’élagage (surtout en ville et sites de villégiature). Nous répondons également aux demandes clients (clients qui veulent faire abattre ou élaguer des arbres sur leur propriété), également, différents projets, comme la relocalisation des lignes déjà existantes. Naturellement comme tout travail, ça commence par un inventaire des travaux à effectuer. Nous patrouillons les lignes dans le sens du courant en identifiant les portées (d’un poteau à un autre) qui seront traitées en abattage, déboisement ou élagage. Les portées qui comprennent des tâches à effectuer doivent être identifiées par des points de repères (GPS, numéro de transformateur ou adresse civique) puisque contrairement au secteur transport, la notion de servitude n’est pas valable en distribution. Avant d’effectuer un quelconque travail, la permission des propriétaires doit toujours avoir été obtenue au préalable, sauf dans le cas de l’élagage. Le tout est par la suite saisi dans notre logiciel. Nous rejoignons les propriétaires par écrit ou par téléphone, et les bons de travail sont donnés aux entrepreneurs afin d’effectuer les travaux. Une fois les travaux complétés, il ne reste plus qu’à aller inspecter les lieux pour en assurer la qualité.
En ce qui concerne les demandes clients, et bien c’est une activité qui se démarque par la capacité d’analyse du technicien, son jugement et bien sûr l’entregent de ce dernier. Car aucun arbre n’est situé au même endroit en rapport aux lignes électrique, sur le même terrain et encore moins au même client. Un client qui veut faire abattre ou élaguer un arbre contacte d’abord le service à la clientèle; une fiche est alors imprimée à notre bureau et nous nous rendons sur place pour évaluer le travail à effectuer.
La tâche du technicien est d’évaluer si l’arbre est dangereux ou non pour la sécurité des gens ou pour l’intégrité du réseau. Quelquefois le travail peut être fait par un entrepreneur privé, ou encore, il nécessite l’intervention d’Hydro-Québec pour des raisons de sécurité. Finalement la tâche du technicien est aussi celle d’évaluer si l’intervention est à des fins d’aménagement, ce qui devient facturable le cas échéant. Une fois le diagnostic établi, un contrat d’acceptation ou de refus est signé par le propriétaire des lieux et le tout est donné à nos entrepreneurs qui effectuent les travaux.

La beauté de mon travail
En somme la beauté de mon travail se situe non seulement sur le fait que mes tâches soient très diversifiées, mais aussi par le fait que j’ai la chance de travailler sur un territoire très vaste (le plus beau selon moi), et parsemé de belles richesses de toutes sortes, le tout dans un contexte de travail vraiment stimulant.
Hugo, un autre finissant de Sainte-Foy.
Le printemps 2009 m’aura permis ainsi qu’à mon collègue Hugo (photo), également un finissant de Ste-Foy, de nous greffer à une équipe hors du commun par son dynamisme, où l’ardeur et plaisir au travail font vraiment bon ménage.

Un heureux changement carrière
En terminant, je ne regrette en rien de cette périlleuse aventure débutée en janvier 2004 ni tous les efforts, investissements, pertes et maux d’estomac (surtout avant les examens). Car autant j’aime mon travail comme jamais, autant mon passage au Cégep aura été profitable, enrichissant et surtout gratifiant.
Et dites-vous bien une chose:
«Faites attention à ce que vous souhaitez…
…ÇA POURRAIT BIEN VOUS ARRIVER!»

Témoignage de Richard Robichaud, 23 janvier 2010.
Un technologue forestier c'est un technicien forestier de formation collégiale (DEC) qui comprend notamment des compétences en cartographie numérique, gestion de personnel, gestion de projet, GPS, photointerprétation, écologie et en langue.